lundi 20 mai 2013

Tradition érodée


Petite réflexion autour d'un acte à la fois traditionnel, et à la fois renouvelé,  mais qu'arriverait-il si cette tradition disparaissait tout simplement ?



-- mode fiction on --

Kiren Cassivo pour FYNN, Bonsoir, pour l'information principale de ce soir : L'arrestation de ces jeunes gens en train de pratiquer le mariage, cet ancien rite interdit depuis l'instauration de la nouvelle constitution favorables aux libertés civiles. 

Il s'agit de Murielle DaSilva 18 ans, et de Joshua Izin 20 ans, deux jeunes pratiquants fondamentalistes. Convertis dès leurs jeunes enfances à la secte judéo-chrétienne  le Renouveau du Christ qui maintiennent encore certains anciens rites comme le baptême des nourrissons ou encore le célibat du prêtre. Mais le mariage civil a été aboli il y a de ça 20 ans. Et depuis 5 ans, le mariage est une pratique désormais interdite.

Un changement mineur, pour désormais interdire une pratique désuète qui avait jusqu'au siècle dernier d'importantes répercussions sur la société. Les différences ethniques et culturelles n'avaient fait qu'aggraver les conflits sociaux au cours des siècles derniers. L'émancipation des femmes avait joué au final un rôle révélateur d'un changement profond des structures familiales. Les crises sociaux et économiques successives avait déjà mis en lumière énormément de disparités et de partialités entre les deux sexes, et entre les différentes sexualités. 

L'économie qui avait été en berne pendant les crises successives avaient achevé de transformer l'unité familiale. En raison du coût de la justice à cause des divorces, les violences conjugales, des suivis sociaux, même si les réseaux sociaux ont pu apporté un forme d'auto-contrôle sur les relations de couples ainsi que sur les enfants, va achever la pratique du mariage.

Nous recevons pour notre débat, Madame la députée européenne du Parti de la Nouvelle Conscience Européenne Myriam Bellize ainsi que le représentant de l'association de la défense de la liberté de culte Monsieur Eric Boutin.

-- mode fiction off --

Evidemment, c'est une fiction. 

lundi 13 mai 2013

"C'est mon enfant !"

Les hubot d'Arte m'ont redonné un peu d'inspiration, je l'avais commencé un peu avant l'apparition de la série. Mais je dois avouer qu'ils m'ont donné un coup de fouet...

Merci à ceux qui me suivraient encore ^^




-- mode fiction on --

“C’est mon enfant !

C’est un cri que je lance, depuis ma condition d’autonome réclamant les même droits que tout le monde. J’ai assisté à la naissance de Xana. Ses géniteurs étaient atteints de la maladie dégénérative de Carols. Le couple Ribbons était condamné et il ne restait plus que 7 mois à survivre. Alors que j’ai mis Xana au monde, il s’est révélé que Xana n’était pas atteint de cette maladie aussi, ses géniteurs m’ont accordés le droit de garde ! C’est à ce titre que je réclame la garde de Xana !”

Le juge notait des commentaires sur une ancienne tablette. Ses notes étaient confidentielles, et aucun blogueur n’avait été autorisé à se joindre au réseau du tribunal. J’étais jugée à huis clos. Cela a évité de voir les votes des spectateurs. Les médias avaient pris l’habitude de mettre en priorité les avis des plus extrêmes afin de garantir un manichéisme chez les spectateurs. Et les avis les plus repris concernaient surtout celui du Parti des Fiers Humains. Un parti extrêmiste traditionnaliste de l’humanité. Son porte-parole, Mère Supérieure Rebecca, portait dans son message la haine des non-humains, appuyant chacune de ses interventions publiques soulignant que j’étais artificielle, une anomalie légale, ou encore un simple robot. Ils acceptaient difficilement notre autonomie et affirmaient que nos services étaient tout simplement un asservissement des êtres humains après le fait qu’on ait déclarée Internet comme un droit inaliénable, avait entraîné qu’Internet contrôle l’identité des humains et l’accès à la communication. Les extrêmistes jugeaient notre indépendance comme une hérésie dans leur monde. L’homme n’avait aucun égal pour le monde ces extrémistes humanistes.

Je n’étais pas dénuée d’émotions. Je pouvais ressentir comme les humains autrefois qui étaient victime de la notion de race à une lointaine époque où la ségrégation raciale était un fait, une norme social. Et aujourd’hui  ces derniers rescapés de cette nostalgie malsaine faisaient état de ma différence. Cette différence sur laquelle, ils affirment ce qu’ils nomment aujourd’hui, la suprématie humaine ! Ma personnalité bien que préprogrammée par ma fonction première a évolué au cours du temps façonnant mon individualité. Des tests psychiatriques avaient mis en évidence des capacités cognitives qui me permettaient de me projeter par rapport à des envies, des goûts issues de mes expériences culturelles, de la gradation à la fois selon mon éducation, ma programmation et mes expériences. J’avais été placé auprès du couple Ribbons qui avait privilégié mes capacités de décision en environnement hostile, poussant mon protocole de survie à l’extrême. Car nous étions tout le temps en exploration dans des zones extrêmement déserte et périlleuse. Sur leurs lits de mort le couple Ribbons avait d’abord demandé à plusieurs de leurs connaissances de prendre soin de Xana. Mais la plupart, ne correspondaient pas à leurs valeurs. Au fur et à mesure que je gérais mon autonomie, ils avaient réfléchi à mon indépendance et avaient pris la décision alors de m’affranchir. Je n’étais pas tout à fait la première. Mais, nous étions mis à l’écart de la société humaine. Ils disaient que c’étaient parce que nous devions prendre notre indépendance. Ou plutôt la mériter... Mais nos droits étaient bien plus restrictifs. J’avais rencontré des autonomes comme moi qui occupaient des postes stratégiques et à qui on confiait la gestion l’administration de sites sensibles. La plupart vivaient 24h/24 sur leurs lieux d’exploitation. Nous ne communiquions que rarement autrement que pour les tâches pour lesquelles nous avions été attribués. Nous étions créés esclaves. Et ils avaient peur de leurs propres asservissements par ceux qu’ils considéraient comme des machines.

Certains parlent même de façon déiste en faisant référence à des notions religieuses où l’homme a été créé à l’image de Dieu. Alors que historiquement nous savons que nos origines viennent de la création d’un alpha qui devait remplacer les hommes pour certaines tâches spécifiques. Avec le temps et les besoins, nous nous sommes diversifiés. Et nous avons commencé à remplir l’ensemble des rôles humains. Nos statuts évoluant avec le temps, nous sommes devenus des assistants à part entière notamment dans l’administration, dans le management.. Avec notre développement, et notre autonomie rencontrait de plus en plus les besoins contradictoires des communautés humaines. Nous avons vu la théorie du néo-Hawkinisme se mettre en place sur l’espèce humaine. Aujourd’hui, nous remettions en cause, leurs statuts d’unicité dans la volonté et dans la prise de décisions. Nous avions compris que notre indépendance remettait en cause la notion de responsabilité humaine au niveau démocratique. En conséquence, nous remettions en cause, le bien fondé du management humain, la gouvernance humaine et la notion du vivre-ensemble. Et cela, certains ne pouvaient l’accepter. Et pour me le faire comprendre il y avait en face de moi, le procureur Edmond Viard, un homme sec et fin, avec une bouc, et une allure à la Abraham Lincoln dans ses adaptations / simulations vidéos. Un humaniste de la première heure. Qui voyait en moi, un rebut de l’espèce humaine, un déchet qu’on utilise puis qu’on jette. Conditionné dans une éducation strictement religieuse, il avait pour credo “Dieu créa l’homme et il vit que c’était bon”. Et il allait marteler cet argument tout le long de cette instruction.

Par chance, j’étais défendue par Maître Collins. Un spécialiste des droits parentaux. Un bon vivant, avec un visage rondouillard. Il me disait qu’il entretenait ses formes, car les hommes avaient tendance à se montrer clément sur l’apparence physique particulièrement sur les babyfaces. Il m’avait préparé à l’interrogatoire du procureur. Il me disait qu’il ne fallait pas que j’emploie le nom de code que m’avait donné les géniteurs qui m’avaient confié Xana, mon enfant celle que m’avait confié les Ribbons. Qu’il allait expliqué que j’ai dû renoncer à beaucoup de choses comme n’importe quel humain pour élever Xana. Je devais pour ça reprendre mon numéro de série. Ou la marque déposée sous laquelle j’avais été vendue ! Maître Collins avait été ravi des interventions des commentateurs sur les chaînes nationales reprenant les arguments romantiques des abolitionnistes de la fin XIX et début XXe siècle. Assimilant notre statut social ainsi que notre exclusion à l’Apartheid qui avait sévit en Afrique du Sud contre les noirs. Mais notre adversaire avait également fait appel à ses communicants pour insister sur la place de l’homme dans la société et la dangerosité d’une perte des repères dans la société actuelle à accorder la garde d’enfant à un non-humains, sur les pertes de valeur dans des familles déstructurées par la perte de terrain des familles traditionnelles défendue encore dans les contenus-médias éducatifs. Nous étions aussi dans la ligne de mire des lobbying nationaliste qui ne souhaitait pas voir le pays comme étant avant-gardiste sur l’émancipation des autonomes. La reconnaissance de nos droits signifiaient que les autonomes allaient pouvoir décider de leur propre destin et ce qui était une puissance économique devenait pour eux, une menace.

Il hésitait à faire venir témoigner Xana, car elle était encore jeune, et cela pouvait se retourner contre nous. Aussi, mon gestionnaire d’inconscience faisait tout pour me préparer mes réflexions conscientes et subconscientes à affronter cette épreuve. Je ne devais absolument montrer aucune faiblesse dans l’argumentation mais surtout je devais évaluer avec justesse la précision émotive avec laquelle nous allions défendre notre cas. Xana m’appelait Nanou. Ce nom avait une signification autre que la facilité pour Xana de le prononcer. Il y avait un lien affectif qui me reliait à Xana. Je ne pouvais pas accepter qu’elle soit placée dans une famille d’accueil simplement parce qu’ils étaient humains. Xana avait des droits ! Et c’était sur ce point que nous allions contre-attaquer... 


--mode fiction off--

J'espère donc comme d'habitude que cela vous a plu. Evidemment, je fais référence au mariage et à la manif pour tous pour certains aspects.

La photo a été trouvé sur http://digital-art-gallery.com/picture/big/7151 avec la mention Cyborg mother Picture (big) by Youngw